LA CAPSULITE RETRACTILE (LA RAIDEUR DE L'ÉPAULE)

La pathologie :

La raideur de l'épaule est une pathologie très fréquente en consultation. Le diagnostic se fait lors de l’examen clinique où l’on observe une raideur lors des mouvements actif (mouvement que fait le patient seul) ET lors des mouvements passifs ( lorsqu’un examinateur manipule votre épaule). La raideur est soit liée à un problème anatomique (cal vicieux secondaire à une fracture, à de l’arthrose) soit elle est la conséquence d’une rétraction des parties molles (capsule et ligaments de l’épaule ) et s’intègre alors dans le cadre des capsulites rétractiles ou des « syndromes douloureux régionaux complexes » (algodystrophie).

La raideur perturbe toujours le fonctionnement articulaire. Dans la capsulite rétractile pure, la raideur crée par elle-même l'impotence douloureuse. Dans tous les autres cas, la raideur associée aggrave l'impotence douloureuse initiale.

On voit une raideur de l'épaule :

  • après une intervention chirurgical quelle qu’elle soit,
  • après un traumatisme (choc, chute, luxation, fracture),
  • dans les pathologies de la coiffe des rotateurs (tendinite, calcification, rupture tendineuse),
  • dans l'arthrose et dans les arthrites inflammatoires,
  • elle peut aussi survenir spontanément.

Dans tous les cas un bilan radiographique permettra d’avancer dans le diagnostic montrant soit un problème osseux évident entrainant un conflit et donc une raideur soit ne montrant rien.

En cas de radio normale on confirme le diagnostic de capsulite rétractile ou d’algodystrophie. Une scintigraphie peut éventuellement être envisagée pour confirmer le diagnostic. Il reste cependant important de rechercher une cause à celle-ci telle qu’une atteinte de la coiffe (calcification, tendinite chronique, rupture de coiffe, arthropathie acromio-claviculaire) par la réalisation d’une imagerie (IRM ou arthro-scanner).

La capsulite rétractile représente la principale cause de diminution de la mobilité de l’épaule. La raideur s’accompagne de douleurs intenses et souvent nocturnes. L’évolution de cette pathologie se fait en 3 temps avec d’abord la phase douloureuse de constitution de la raideur puis spontanément les douleurs vont se stabiliser puis régresser et la récupération de la mobilité va se faire dans un délai de 6 à 18 mois.

Souvent on retrouve un facteur favorisant au développement de cette pathologie : un contexte anxieux ou dépressif, un choc psychologique (licenciement, deuil, divorce…).


Le traitement :

En ce qui concerne la capsulite, le traitement doit rester médical. Initialement il faut traiter la douleur et faire une rééducation douce en travaillant sous le seuil de la douleur qui entretient et aggrave la raideur. Une infiltration de corticoïdes gléno-humérale peut être proposée en y associant une arthro-distension geste réalisé par les médecins radiologues qui tentent de dilater la capsule articulaire. On y associera une auto rééducation avec des étirements personnels et de la rééducation.

Il est rarement nécessaire d’avoir recours à une mobilisation sous anesthésie générale ou réaliser une arthrolyse chirurgicale sous arthroscopie ( section des tissus rétractés et ablation de l’inflammation de l’épaule). Concernant les raideurs secondaires liées à un problème osseux (cal vicieux, fracture), le traitement est celui de la cause (prothèse d’épaule sur l’arthrose par exemple).

Dans tous les cas la capsulite rétractile est une contre indication a tout geste chirurgical et doit être traitée médicalement avant une chirurgie de l’épaule.