L’arthrose du poignet

La pathologie :

C’est une destruction du cartilage des os du poignet entrainant un frottement entre des surfaces osseuses et provoquant des douleurs à la moindre mobilisation.

S’en suit une raideur des articulations concernées avec gonflement.

Elle peut être soit d’origine inconnue est être une arthrose idiopathique soit être due à des séquelles de traumatismes des os du carpe ( lésions de ligaments ou fracture du scaphoïdes anciennes et non traitées). Ces lésions vont modifier progressivement la dynamique du carpe et entrainer l’arthrose par des frottements anormaux entre tous les os du poignet/de la main.

Il existe des stades/classifications à cette pathologie qui guide le traitement.

Elle peut aussi être due à des fractures du radius consolidées avec un cal vicieux ou être d’origine rhumatismale.


Les examens complémentaires :

Les radiographies confirment le diagnostic.

L'arthroscanner est l’examen indispensable pour permettre de classer le stade de l’arthrose et donc de choisir le meilleur traitement.


Le traitement médical :

En première intention il faut régulièrement commencer par le repos, les anti-inflammatoires, le port d’orthèse qui repose les articulations endommagées.

Les infiltrations de corticoïdes réalisées sous contrôle radiographique permettent généralement de bien soulager les douleurs mais elles ne font pas revenir la mobilité.

En cas d’échec du traitement médical bien conduit on propose un traitement chirurgical.


Les traitements chirurgicaux.

Il en existe plusieurs sortes et cela dépend du siège de l’arthrose et du stade.

Le principe du traitement de l'arthrose du poignet repose sur la suppression de l'interligne articulaire, siège du conflit cartilagineux et la remise en charge des interlignes articulaires où le cartilage est encore sain.

Il existe comme traitement chirurgical :

  • La résection de la première rangée des os du carpe. Cette intervention est réalisée le plus souvent sous anesthésie loco-régionale, et nécessite le port d'une attelle pour 3 semaines avant de débuter la rééducation.
  • les techniques d'arthrodèse partielle du carpe. Ces interventions sont réalisées le plus souvent sous anesthésie loco-régionale et l’immobilisation doit être prolongée 6 à 8 semaines pour être certain de la bonne fusion osseuse avant de débuter la rééducation.
  • L’arthrodèse complète du poignet doit être en réalisé s’il n’y a pas d’autres alternatives, elle est réservée aux travailleurs de force. Elle supprime totalement la mobilité du poignet. Cette intervention est réalisée le plus souvent sous anesthésie loco-régionale et l’immobilisation doit être prolongée 8 à 12 semaines pour être certain de la bonne fusion osseuse avant de débuter la rééducation.
  • La dénervation du poignet a pour but de supprimer la douleur en coupant les nerfs qui entrainent la douleur, elle ne supprime pas les lésions arthrosiques qui continuent à évoluer. Elle est réservée aux sujets jeunes chez qui la douleur est au premier plan et la mobilité conservée ou sub-normale.
Ce qu’on peut attendre d’une chirurgie :
Ces arthrodèses sont très utilisées et leurs résultats sont très satisfaisants. Elles permettent de redonner l'indolence à des poignets très abimés en conservant une mobilité notable. La force est augmentée avec le plus souvent des douleurs absentes ou en tout cas beaucoup moins fréquentes.


Les suites :

Vous sortirez de la clinique le jour même ou le lendemain de l'intervention, avec une attelle provisoire maintenant le poignet en bonne position pour permettre d’éviter les douleurs et faciliter la cicatrisation et la fusion des os.

Vous aurez réalisé avant votre intervention une attelle sur mesure qu’il faudra conserver entre 3 à 12 semaines au total en fonction de votre chirurgie.

Des soins seront à réaliser par une infirmière tous les 2 à 3 jours et les fils sont à retirer à partir du quinzième jour.

Il faudra bien prendre vos traitement antalgiques et anti-inflammatoire.


Les complications :

II n'existe pas d'acte chirurgical sans risque de complication secondaire :

  • L’hématome : comme toute chirurgie, il existe un risque d'hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. II peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
  • L’absence de fusion osseuse avec pseudarthrose.
  • L’extension de l’arthrose (pour les arthrodèse partielles).
  • L'algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (12 a 24 mois), entrainant une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles. Nous prescrivons un traitement par Vitamine C en pre-operatoire afin d'en diminuer le risque.
  • L'infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. II vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d'infection.
  • Une atteinte des nerfs des doigts est rare. Par contre, une sensation moindre ou une hypersensibilité transitoire du pouce peut être observé
  • Le manque de force est constant dans les suites immédiates de la chirurgie mais peut parfois rester dans le temps.
  • La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l'état local ou a une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepte.

Déroulement de votre prise en charge de A à Z :

  • Indication chirurgicale retenue par votre chirurgien / date de l’intervention communiquée.
  • Je prends rendez-vous avec l’anesthésiste
  • J’organise ma pré-admission à la clinique NCT+
  • Je prends rendez-vous avec un orthésiste pour réaliser l’attelle qu’il faudra porter après l’intervention en post-opératoire
  • Je reçois par message la veille de mon intervention l’heure d’entrée à la clinique
  • INTERVENTION
  • Les suites :
    • Je porte mon attelle 24h/24 - 7 jours sur 7 à mettre dès que l’infirmière refait le 1er pansement le lendemain ou à J+2 de l’intervention
    • Je réalise les soins de cicatrice tous les 2 jours avec une infirmière qui retire les fils à J+15
    • Je continue de mobiliser mes doigts au quotidien.
    • Je masse ma cicatrice à l’ablation des fils pour désensibiliser la cicatrice
    • Arrêt de travail entre 2 et 4 mois.
    • Arrêt de sport 4 mois
    • Les cicatrices peuvent rester gonflées et sensibles pendant plusieurs semaines avec douleur à la palpation.
    • Evitez le port de charges lourdes ou des activités nécessitant un serrage fort temps que la douleur ou une gène est présente.
    • Un contrôle clinique a lieu à entre J+21 et J+45 jours de l’intervention avec votre chirurgien.
    • Prenez rendez vous avec un kinésithérapeute en fonction des consignes de votre chirurgien.